Tu te lances dans le business game, ou au moins ça te tente, sinon tu ne serais pas ici et quand tu as annoncé ton projet à ton entourage, tu as inévitablement entendu parler en retour de cette fameuse TVA, le crève cœur mensuel ou trimestriel de la grande majorité des indépendant(e)s ou sociétés ? Tu as entendu dire qu’il fallait faire des frais pour réduire ta note. Pourtant, j’ai un petit secret à te confier, ils se gourent tous et je vais t’expliquer pourquoi !
Peut-être aussi que tu es déjà à ton compte et qu’en lisant cette intro, tu sens la moutarde te monter au nez. Tu as les yeux injectés, de mauvaises pensées, ta tension joue du yoyo, ton cœur en extrasystoles. Tu es donc déjà résolu(e) à me gifler numériquement pour mon impudence via un e-mail contenant la capture d’écran de ton dernier versement à la recette TVA, mais halte-là ! Je t’en prie, calme-toi, souffle en rythme et poursuis ta lecture, tu risques d’être étonné(e) !
La TVA est partout, ou presque, mais de quoi s’agit-il ?
En résumé, c’est une taxe à la consommation qui s’ajoute au prix de quasiment tous les produits et services selon différents taux. La plupart du temps, c’est du 21%, tout le monde le sait (ou le déplore). Parfois, du 6% comme sur les denrées alimentaires et, bien que plus rarement, du 12% comme sur ton addition au restaurant. Jusque-là, c’est simple à comprendre, car on l’expérimente au quotidien !
On dit que cette taxe touche uniquement “le consommateur final”. En effet, dans le processus de création de valeur d’un produit ou d’un service, chaque entreprise de la chaine collecte généralement de la TVA auprès de ses client(e)s, mais elle déduit aussi la TVA qu’elle doit supporter sur ses propres dépenses. Ainsi, pour tous les intermédiaires, la TVA est totalement indolore, à l’inverse du particulier qui ne peut pas la déduire et doit donc la supporter. C’est logique !
Mais, soyons de bons comptes, la TVA est plus aisément gérable pour un consultant qui envoie sa facture sur laquelle le montant de la TVA est mentionné, noir sur blanc, par opposition à un maraîcher qui la reçoit d’une manière quasiment imperceptible dans ses recettes quotidiennes. Pour eux, la perception est franchement différente et le risque de confusion se trouve grandement amplifié.
Quel sera ton rôle ?
Ça risque de ne pas te plaire, mais comme futur(e) assujetti(e), tu rentreras dans le club très select des collecteurs d’impôts non rémunérés par le fisc. Pire ! Si tu fais mal ton job, la punition sera sévère, je préfère te prévenir, nos Seigneurs ne badinent pas avec leur Trésor et aiment flageller les indélicats à coups d’amendes ou d’intérêts confiscatoires !
Ça peut te paraître un rien provoc’, tu commences sans doute à me connaître si tu me lis régulièrement, cependant tu t’apercevras vite que la pratique n’est pas si éloignée de la caricature. Mais, revenons-en à nos moutons, tu collectes ce petit extra lors de toutes les ventes (tant de services que de marchandises) et, attention, tu ne le gardes pas pour toi évidemment ! C’est un peu comme si tu étais le caissier de l’État : tu perçois la TVA, tu la mets précieusement de côté et, plus tard, tu la restitues au Trésor au rythme de tes déclarations périodiques (mensuelles ou trimestrielles).
Tu ne dois donc pas confondre :
- Ton chiffre d’affaires : ce montant hors TVA, c’est ta recette, c’est ta part sur l’opération.
- Ton prix de vente (TVA comprise) : il contient ta part (le chiffre d’affaires) et celle de l’État (la TVA)
La TVA que tu seras tenu(e) de reverser, ce n’est donc pas ton argent, mais bien celui de tes client(e)s qui t’ont confié(e) ces sommes pour que tu les remettes à l’État, bien gentiment. En somme, tu n’es qu’un(e) intermédiaire, un pot d’attente, un fonctionnaire bénévole qui paie même un comptable de sa poche pour accomplir la mission ! Quelle bonne âme !
L’État sait aussi se montrer reconnaissant…
Tu vas peut-être penser que ce post est sponsorisé par le Fisc, il n’en est rien 🙂
Toutefois, il est aussi important de préciser qu’en retour de ton travail de brave petit écureuil qui collecte les noisettes nationales, tu pourras déduire les TVA que tu supportes sur tes propres frais, en tout ou en partie, en proportion de l’usage professionnel présumé, c’est génial ! C’est aussi l’arme fatale des comptables qui ne valent rien et qui n’ont de cesse d’inciter à la dépense !
Je ne m’épancherai pas cette fois sur les déductions en la matière, j’y reviendrai sans doute plus tard dans une autre contribution ou un podcast, mais s’il te reste un seul neurone actif après cette longue lecture, tu dois t’apercevoir que mathématiquement, faire des frais “inutiles” pour réduire la note TVA est la plus grosse idiotie qu’il soit, et pourtant, cette affirmation a la dent dure en raison de l’influence des charlatans précités. (NDLR : Ça se voit que ça m’énerve ? N’hésite pas à commenter 😉 )
Un exemple simple vaut mieux que mille paroles : afin de récupérer 100 euros de TVA au taux ordinaire, tu dois réaliser une dépense éligible de 476,19 euros HTVA, soit presque 5 fois la somme que tu penses économiser. Garde tes noisettes si cette dépense est sans réel intérêt, ton business te le rendra ! Cette croyance populaire est un réel fléau qu’il faut combattre. En effet, elle a conduit à un grand nombre de faillites, mais tenir ce genre de propos dans l’époque consumériste actuelle, cela revient presque à se tirer une balle dans le pied 👣🔫
En conclusion, keep cool !
La TVA n’est pas ton ennemie. C’est juste un élément de ta routine d’entrepreneur(euse) mais tu dois retenir que tu ne paies pas cette taxe de ta propre poche. C’est un jeu de dominos en cascade entre toi, tes client(e)s et l’État. Reste focus sur ton projet et si la seule solution que peut t’apporter ton comptable, c’est de “faire des frais”, n’hésite pas à changer pour un(e) vrai(e) conseiller(ère) qui cherchera à t’enrichir plutôt qu’à te plumer ! Kapito ?!