Tu jongles constamment entre une multitude de responsabilités, des défis financiers, des délais serrés et des décisions cruciales. Cette vie à 100 à l’heure est trépidante, tellement enthousiasmante, mais as-tu seulement conscience que ce rythme peut mettre à rude épreuve ton niveau de bien-être mental ? Cela peut se produire sans même prévenir, sans le moindre signal d’alerte préalable et te conduire au point de rupture. Mais, rien de tout cela n’est une fatalité si tu parviens à t’écouter et à remarquer les discrets indicateurs qui doivent t’inciter à réagir. Dans cet article, j’explore les risques psychologiques auxquels un grand nombre d’entrepreneurs(euses) est confronté et te transmettre des stratégies essentielles pour les prévenir.
Reconnaître les signes avant-coureurs.
Ton instinct est certainement très affuté en matière de relations sociales, en tout cas, tu en es intimement convaincu(e). Tu penses savoir distinguer tes allié(e)s de tes ennemi(e)s. C’est une arme précieuse dans la jungle des affaires et il en va de même s’agissant de la prévention des risques psychologiques qui se traduisent toujours au commencement par des manifestations de stress et d’épuisement.
Cela peut inclure des troubles du sommeil, une perte d’appétit, de l’anxiété ou de la dépression, voire des manifestations cutanées comme de l’eczéma. Ne pas ignorer ces signaux d’alarme est crucial, car tu pourrais penser qu’ils sont uniquement passagers, il est dans notre nature de relativiser. En réalité, ils sont venus pour durer et c’est ton corps qui tire la sonnette d’alarme, écoute-le ! Cela peut être difficile à croire, mais tu dois bénir ces avertissements qui, bien que désagréables, sont de vrais amis pour ton équilibre personnel.
J’ai recueilli les témoignages d’un nombre important de “workaholic” autoproclamés ayant connu à un moment de leur carrière, dès le lever, une absence de motivation totale. Une sensation de vide les habitait depuis plusieurs semaines ou mois déjà. Pourtant, mes témoins développèrent simultanément une forme de déni et s’il est juste que rien n’est plus fort qu’une idée, que penser de la capacité à nier les évidences ?
Sourds ou simplement bornés, aveugles à leur propre détresse, ils débutèrent tous une forme de descente aux enfers suivie, à plus ou moins longue échéance, d’une phase de reconstruction. Si tu veux éviter de basculer, poursuis ta lecture. 👇
Tu penses que ça ne peut pas t’arriver ?
C’était un autre point commun de tous mes témoins que d’imaginer qu’ils étaient naturellement prémunis contre toute forme de défaillance, l’inverse aurait même pu être décrit par les protagonistes comme une composante de la honte ! C’est presque un cliché, on est bien d’accord, même s’il n’y a rien de plus naturel en fin de compte que d’adorer cette mise en lumière de chacun de nos succès. Nos échecs se contenteront bien des abimes pourvu que la gloire en ressorte auréolée. La perfection n’est certes pas de ce monde, mais ils sont nombreux(euses) aujourd’hui pour soutenir que la faute n’est autre que le fait d’autrui.
La société et l’artificialité des vies numériques conduisent à cultiver le mépris pour ce qui est considéré comme une faiblesse. À bien y réfléchir, je ne peux pas adhérer à cela, je considère comme un signe de grande intelligence de parvenir à se remettre en question pour évoluer et si tu lis ces quelques lignes, dis-toi juste que tu sors du lot ! 🤗
Mes témoins sont pourtant parvenus à créer et à pérenniser leur boîte, ce projet qui les anime tant, ils sont vus comme des repères fiables par leurs équipes respectives. Comment tolérer pareille vulnérabilité chez des personnes aussi méritantes ? C’est inconcevable pour la plupart d’entre nous, d’autant que par moments, l’enthousiasme pouvait revenir à ces « piliers» de l’organigramme au fil du déroulement de leur journée de travail. Troublant, non ? C’est qu’à ce stade de leurs évocations, la fêlure était encore habilement dissimulée par un efficace jeu de dupe.
Ils en conclurent tous qu’il leur fallait redoubler d’implication dans les projets, se noyer littéralement sous la masse des dossiers ou des affaires conclues. Ainsi enivrés, la flamme devait se raviver avec l’intensité de la variété des sujets à traiter. Le problème devait forcément être ailleurs, un coupable était tout bonnement tapi dans l’ombre, occupé à se gloser de leur perte, mais les masques finiront bien par tomber. La patience est mère de vertu, tout ça n’est qu’une mauvaise passade ! (NDLR : Oui, les délires peuvent animer la partie et sont d’autant plus intenses que le narcissisme de l’intéressé est développé.)
Non sans fracas, apparurent alors les besoins « substitutifs » à leur engouement destinés à tenir le rythme de manière artificielle. Boissons énergisantes, pilules diverses, visite chez l’opticien puisque l’écran d’ordinateur, cela fatigue ! Les semaines s’écoulent en pleine agueusie entrepreneuriale, les mois même, accroissant l’isolement. L’annonce de la visite d’un(e) client(e) vaut désormais autant qu’un avis de décès, pas mieux pour leurs courriels si futiles et exaspérants.
Les extraterrestres sur les réseaux sociaux, auparavant si divertissant, sont devenus insupportables, sans doute en partie à juste titre, ce n’est toutefois pas le sujet, passons ! C’est plus inquiétant quand le même traitement s’applique aux proches ou aux enfants.
En vérité, si tu vis tout ceci, tu es épuisé(e), mais tu t’y refuses peut-être encore, installé(e) dans ta cage dorée, tu manques cruellement de perspectives !
Les raisons de ce mal-être ?
L’une des principales raisons de l’épuisement lorsqu’on pilote un business, c’est le manque de limites, ce que j’appelle « le syndrome du superhéros». J’ai rencontré ce phénomène chez un tas de personnes dans ma carrière. D’où provient ce sentiment de devoir servir en permanence ? Il se matérialise en une forme de crainte primaire de rater la chance d’une vie que représente un prospect exceptionnel, ou bien dans la conviction que le(la) client(e) est en droit d’exiger un retour sans délai. Finalement, c’est lui qui te fait vivre ! 😩
Cela peut paraître légitime quand le projet n’a pas encore atteint un certain degré d’autonomie économique. Depuis plusieurs années, entretenu et aggravé par l’effet délétère des réseaux sociaux, ceux-ci abolissant la frontière entre la vie privée et professionnelle, le relâchement semble ne plus être autorisé au profit d’une quête effrénée à la performance.
Tu es en outre le « visage » de ton business et tu penses qu’il est de ta responsabilité de maîtriser chaque volet de ton organisation, tout valider, tout contrôler, checker et rechecker à l’excès. Tu n’en as peut-être pas conscience, pourtant, il s’agit déjà de manœuvres pour te préserver des effets du monde extérieur. Par ailleurs, tu vis la critique la plus banale comme une atteinte personnelle insupportable et tu es convaincu(e) que sans toi, l’édifice s’effondrera !
Tout ce que j’ai énoncé, c’est une pure violence psychologique par la pression continuelle qu’elle génère ou que tu t’infliges. Loin de moi l’envie de prétendre que mon énumération est exhaustive. Assurément, d’autres circonstances peuvent amener à vivre pareille épreuve, ces exemples sont toutefois suffisamment communs à tous les cas que j’ai pu étudier pour les considérer comme une sorte de trait d’union.
Ainsi, si tu te reconnais dans cette définition, continue ta lecture, car tu es franchement en danger ! 🆘
Mon guide de bonnes pratiques
Selon moi, il est essentiel de commencer par définir des heures de travail raisonnables et surtout, de les respecter. Tu dois développer une forme de culte de la déconnexion pour recharger tes batteries et, par-dessus tout, ne jamais nourrir de complexe par rapport cela, le monde attendra bien ton retour. Tu dois donc éduquer tout ton écosystème, client(e)s comme collaborateurs(trices), à cette nouvelle organisation à laquelle tu ne les as pas habitués jusqu’alors. Ton plus grand risque, c’est la rechute. En éveillant toutes les consciences, c’est autant de balises lumineuses que tu mets sur le chemin de ta prévention.
Ce n’est pas toujours simple pourtant, tu dois tenir bon à tout prix ! Tu le vaux bien 😉
« Ce n’est plus ce que c’était, je me sens négligé(e)…. C’est trop injuste… Tu manges tes promesses ! »
Extrait du catalogue du parfait Calimero
Et, si on inversait les rôles un instant ? Mets-toi à la place d’une relation pour laquelle tu étais considéré(e) comme un véritable self service doublé d’un night shop ! Pas facile de se dire que subitement, elle doit réserver pour ensuite manger à la carte et patienter le temps que le chef prépare les plats mijotés avec amour et souci du travail bien fait. Cependant, elle est sans doute devenue « fast services addicts» et c’est en partie ta faute, ce qui te vaudra des reproches et n’est pas aisément recevable.
Tu dois la désintoxiquer, bien qu’elle ne manquera pas de moyens de pression ou d’arguments émotionnellement forts pour provoquer le retour de sa normalité. Elle le désire furieusement, pourtant, tu te dois de résister à la tentation du simplisme ou accepter de mettre fin à cette collaboration devenue nuisible.
Beaucoup de leaders peinent à déléguer, c’est une constante, mais c’est une compétence essentielle pour éviter la surcharge de travail. Confier des tâches à d’autres membres de l’équipe ou externaliser certaines responsabilités peut radicalement réduire ton niveau stress à la condition que tu parviennes à accorder ta confiance. Tu dois transformer ta sur-représentativité en une forme de monitoring délicat. Rapidement, tu pourras goûter aux fruits délicieux que cela produit, ton équipe se sentira subitement valorisée de la sorte et développera des trésors de ressources que tu ne pouvais même pas soupçonner auparavant. À moyen terme, tu constateras avec affection que les choses ne vont pas moins bien, elles se font juste différemment et avec davantage d’enthousiasme de la part de tous les acteurs(trices) de ton affaire. Bien joué !
Entoure-toi de personnes positives qui comprennent les défis de l’entrepreneuriat et vont tolérer l’épisode de reconstruction que tu es occupé(e) à vivre. Partager tes expériences et préoccupations avec d’autres entrepreneurs(euses) peut être ultra-bénéfique, notamment sur les réseaux, cela démontre de la transparence, informe indirectement tes contacts de ce qu’il se passe et agira à la manière d’une séance de psychanalyse.
Au besoin, n’hésite pas à consulter un(e) professionnel(le) de la santé mentale, si tu ressens une pression excessive ou si tu viens à douter. Comme dans un sevrage, rien de plus naturel, il (elle) pourra t’aider à développer des stratégies pour faire face au stress et réaffirmer le bien fondé de ton approche. Sois toutefois sélectif(ve), particulièrement si tu as affaire aux prétendus coachs de la toile, ce n’est généralement qu’un essaim de charlatans prêts à tout pour profiter de ta faiblesse passagère !
Enfin, la gestion efficace de ton temps est cruciale pour éviter de te sentir submergé. Utilise des outils de gestion du temps, établi des priorités, des périodes de déconnexion et n’oublie pas de planifier ta journée de manière à optimiser ta propre productivité. Ce sujet sera traité dans un prochain post, ou bien un podcast à part entière, on en reparle donc à l’occasion !
On rembobine ?
Être entrepreneur(euse) peut être un voyage passionnant, parfois trop, mais il est important de prendre soin de ta santé mentale en cours de route. En reconnaissant les signes de stress, en pratiquant l’auto-diagnostic, en établissant des limites et en cherchant du soutien lorsque tu juges que cela est nécessaire, auprès de bonnes personnes, tu pourras prévenir les risques psychologiques inhérents à ton métier, ainsi que tout ce qui l’entoure, et cultiver un bien-être durable.
N’oublie pas non plus que ta santé mentale est un atout précieux pour ton entreprise et toutes celles et ceux qui la composent ou jouissent de ses services. En prenant soin de toi, tu seras mieux préparé à relever les défis et à atteindre tes objectifs. Tu dois te mettre au centre de tes propres préoccupations et si ce post a pu t’éveiller à la cause, n’hésites pas à commenter et à me raconter ton parcours ou tes expériences ! Kapito ?!