Le thème en hype actuellement, c’est précisément l’IA, après celle des cryptomonnaies, Bitcoins et autre Ethereum, qui semblent avoir fini par lasser la masse, surtout quand elle a réalisé l’impact qu’un seul congénère pouvait avoir sur elle. Nouveau sujet en vogue, les gens s’écharpent sur les réseaux sociaux, notamment pour emporter le point victorieux quant à l’éventualité d’un abus de langage lorsqu’on juxtapose l’intelligence à un quelconque outil numérique. Tout cela ne serait-il finalement qu’un immense artifice ? Une sorte de mirage ou d’hallucination collective ? Franchement, au-delà de l’hystérie qui l’accompagne, je pense que cette question a vraiment du sens. Je te propose ici mon humble point de vue sur la question de savoir où se situent nos IA, entre le simple perroquet et le génie virtuel.
La définition officielle de l’intelligence
Comme il faut bien partir de quelque part pour réaliser cette analyse, j’ai décidé de démarrer méthodologiquement d’une définition officielle, bien qu’il en existe une pléthore, j’ai retenu celle de Wikipédia qui la définit de la sorte : « L’intelligence est l’ensemble des processus trouvés dans des systèmes, plus ou moins complexes, vivants ou non, qui permettent d’apprendre, de comprendre ou de s’adapter à des situations nouvelles. »
Par rapport aux dictionnaires qui trônent dans ma bibliothèque, on sent bien que cette énonciation est déjà influencée par l’émergence des IA. Plus loin dans le texte, on peut lire une alternative qui la réduit à une capacité à traiter l’information pour atteindre des objectifs. Sans ambages, si on s’arrête ici, les IA sont réellement intelligentes, qui pourrait dire le contraire à moins d’être d’une malhonnêteté intellectuelle débridée ?
Les IA génératives apprennent à partir de grandes quantités de données, on ignore lesquelles, à vrai dire (à part Wikipédia), et peut-être que ce post servira à alimenter la bête un jour même si j’ignore où adresser ma facture de droits d’auteurs. Plus sérieusement, on ne peut nier leur habileté à comprendre des modèles, des structures linguistiques, ou des styles artistiques, ce qui est une forme d’apprentissage et de compréhension, ni la prédisposition de ces nouveaux outils à résoudre des problèmes dans des domaines spécifiques, comme générer un texte cohérent ou créer une image fondée sur une simple description.
C’est bon, je crois !? les haters du web ont fermé la fenêtre après la lecture de ce début d’analyse et sont déjà occupés à la rédaction d’un nouveau pamphlet vide de sens afin de faire retomber leur tension anarchique ? Bonne nouvelle, mais si tu as encore en toi une forme de libre arbitre, continue à scroller cette page et tu vas le voir, je sais nuancer une introduction !
50 nuances d’intelligence
Selon moi, le spectre de l’intelligence humaine est bien plus étendu que ces propriétés génériques, mais faut-il vraiment cocher toutes les options du catalogue pour que nous soyons autorisés à parler d’une forme d’intelligence ? Traitons la question par l’absurde dans ce cas : une voiture cesse-t-elle d’être une voiture si elle ne possède pas de GPS ? Non, évidemment ! Dans ce cas, pourquoi vouloir renier le droit de porter le terme d’ « intelligence » à une forme nuancée, intermédiaire, qui n’arriverait pas encore à la cheville de la référence ultime qu’est l’intelligence humaine ?
Penser de la sorte, de manière aussi exclusive, revient à disqualifier le modèle de base en le blâmant de ne pas atteindre le niveau de performance de la version full option. En outre, le principe d’apprentissage inclus dans la définition communément admise de l’intelligence autorise l’évolutivité. Chez l’Homme, elle se distille tout au long de sa vie, au bénéfice de nos expériences, de notre curiosité, de notre affection envers un sujet donné ou de nos besoins. Pour la machine, elle est sans doute sans limites. Nos enfants ne sont-ils pas intelligents même s’ils n’exploitent pas leur plein potentiel à la naissance ? Nous sommes quand même l’une des espèces dont les rejetons démarrent dans la vie avec le plus faible niveau d’autonomie dans tout le règne animal, cela aide tout de même à dégonfler le melon à bien y penser 😉 Je suis d’avis que celles et ceux qui tiennent un discours trop catégorique sur le sujet se fourvoient magistralement.
Point final ? Laissez l’enfant grandir, il finira par vous épater !
C’est vrai, aujourd’hui, l’IA est dénuée de conscience de soi, de compréhension contextuelle profonde, ou la moindre capacité d’abstraction, elle est donc encore assez éloignée sur ces différents points du niveau de nos cerveaux de grands singes évolués, mais rappelez-vous qu’avant nous, il existait d’autres formes d’hominidés pour qui la mesure du niveau d’intelligence résidait en la capacité à tailler des silex ou à déployer des stratagèmes de chasse. L’IA générative dépend fortement des données sur lesquelles elle a été formée, et sur ce point, elle ne se distingue pas de l’évolution de tout ce qui compose le vivant, puisque notre intellect se nourrit de notre écosystème et des expériences auxquelles il nous soumet, et par ailleurs des connaissances accumulées par empirisme, de génération en génération.
Elle ne « comprend » pas réellement le contenu qu’elle génère parce qu’elle se fonde sur des modèles statistiques. Elle n’atteint donc pas encore notre niveau cognitif, ni notre goût à créer du néant. En revanche, cela viendra inévitablement avec le temps, nous ne sommes qu’à la Genèse de ce magnifique outil occupé à se parfaire au fil des versions. Je mets mon billet sur le fait qu’à moyen terme, ce débat sur la prétendue absence d’intelligence des IA sera aussi vide de sens qu’un extrémiste du web.
Psitt : J’ai demandé à ChatGPT de valider ma chronique, il était plutôt satisfait, la théorie du complot peut continuer 🙂